La Grand-Rue

Sur ce plan de la fin du XVIIe siècle des archives municipales, on remarque que la ville historique était concentrée autour de la Grand-Église et présentait un plan circulaire. La ville s'est ensuite développée vers l'ouest (Tarentaize, Polignais) puis de l'autre côté du Furan au-delà du Pré de la Foire (place du Peuple) en direction de l'est-nord-est vers la place de La Monta (place Fourneyron).

Pierre-Antoine Dalgabio venu du Piémont s'installer à Saint-Étienne en 1771 devient architecte de la ville en 1790. C'est lui qui redessine le centre ville pour lui appliquer une direction nord-sud. Ainsi la ville va se développer vers le nord le long de la route de Roanne comme on le voit sur ce plan de 1819 (provenant des archives municipales comme toutes les images de plans).

C'est son neveu, Jean-Michel, qui lui succèdera qui signe le plan du 12 février 1818 sur lequel apparaît le tracé projeté dans la partie méridionale de la ville de qui est appelé "ouverture à faire pour le passage de la Grande Route de Roanne au Rhône".

S'ouvrira donc la rue Saint Louis, notre rue Gambetta aujourd'hui. On retrouve également sur ce plan la rue Saint François qui existe toujours, la rue Neuve devenue rue José Frappa et la rue du Chambon devenue rue Léon Nautin. La rue Saint André sera retracée plus tard pour devenir le cours Victor Hugo.

Sur le plan général de 1824 apparaît assez nettement le nouvel axe de développement de la ville. La route de Roanne au Rhône traverse complètement la ville et deux seuls noms de rues apparaissent, la rue d'Artois (rue Général Foy et rue Président Wilson) et la rue Saint Louis déjà vue.

D'autres noms vont faire leur apparition. Dès 1851 entre la rue Saint Louis et Bellevue, la route de Roanne au Rhône sera la rue d'Annonay qui deviendra la rue du 11 novembre le 7 novembre 1919, une partie de celle-ci sera nommée rue des Docteurs Charcot le 30 septembre 1936.
Le 14 janvier 1831 la rue d'Artois est divisée en deux parties, la rue de Foy qui deviendra rue Général Foy le 8 octobre 1884 et la rue de Paris nommée ensuite rue du Président Wilson le 3 juillet 1918.
Au nord de la place Marengo (Jean Jaurès) la route est devenue rue de Roanne. Qui n'a pas entendu cette plaisanterie concernant la coiffure et évoquant l'aspect rectiligne de cette rue : "tu frises comme la rue Roanne !".
Avec la construction de la Préfecture, la partie de la place Marengo (Jean Jaurès) à la place du Treuil (place Carnot) devient rue de la Préfecture puis rue du Président Paul Doumer le 19 avril 1895 et enfin rue Charles de Gaulle le 9 novembre 1944 en même temps que dernière partie de la rue de Roanne devient rue Bergson.

N'oublions pas que c'est dans cette rue que va être installée la ligne de tramway qui, si elle n'est pas la première en France, est la seule qui n'ait jamais disparu depuis le 4 décembre 1881, jour de la Sainte Barbe, où les premières locomotives à vapeur tractant deux ou trois voitures ont fait le trajet Bellevue - place Marengo. Comme la circulation a été interrompue par le brouillard c'est le 11 décembre que le trajet complet Bellevue - La Terrasse a été réalisé malgré la neige tombée en abondance pendant la nuit.
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