Louis Émile Train

 
Louis Émile est né à Saint-Étienne le 22 octobre 1877, fils de Jean-Baptiste Train, âgé de 44 ans mécanicien petite rue Neuve (rue Louis Merley aujourd'hui) et de Juliette Émilie Claire Hélie, âgée de 42 ans .

Il commence sa carrière comme mécanicien dans les ateliers de son père et s'intéresse à la machine à coudre, à la bicyclette, à la moto et à l'automobile. Ne trouvant pas de travail à sa mesure à Saint-Étienne, il s'installe dans la région parisienne. Il va réussir dans la construction de distributeurs automatiques ce qui lui permet de financer la construction d'avions dès le début de 1910. Son premier monoplan, entièrement métallique fait des prouesses même par grand vent.

Sa carrière sera de courte durée à cause d'un accident dont il sortira indemne physiquement mais traumatisé. Le 21 mai 1911, Émile Train fait partie des 20 aviateurs alignant leur machine au départ de la course Paris - Madrid devant plusieurs centaines de milliers de spectateurs sur le champ de manoeuvre d'Issy-les-Moulineaux. Le premier pilote avait décollé à 5 h 10, suivi peu après par Roland Garros. D'autres renoncent à décoller puis un pilote occasionne un premier accident sans gravité mais qui attire sur le terrain beaucoup de curieux. Le préfet Lépine donne l'ordre de dégager le terrain et invite les personnalités qui l'accompagnaient à suivre le décollage d'Émile Train.
L'appareil décolle péniblement et, manquant de puissance, il ne peut franchir le rideau d'arbres. Train fait alors demi-tour pour atterrir mais l'escadron de cuirassiers traversait le terrain après en avoir expulsé les curieux. Train tente alors de conserver son avion en l'air mais celui-ci plonge vers le sol juste après avoir survolé les militaires. C'est précisément à cet endroit que se trouvaient les officiels revenant de leur visite des hangars et regagnant la tribune officielle, il était 6 h 33. Quatre hommes furent touchés, Maurice Berteaux, ministre de la guerre, Ernest Monis, président du Conseil et son fils Antoine, ainsi que Henry Deutsch de la Meurthe. Berteaux fut tué sur le coup par l'hélice, les trois autres furent plus ou moins gravement blessés par les ailes ou le train d'atterrissage.

Émile Reymond, médecin, sénateur et aviateur lui-même fit transporter immédiatement les blessés à l'hôpital Boucicaut et le préfet Lépine prit la décision d'arrêter la course mais le président du Conseil, malgré ses blessures, demanda que la course reprenne le lendemain. La course devait comporter trois étapes et un seul avion est arrivé à Madrid après quatre étapes, celui de Jules Védrines, celui-là même qui avait causé le premier accident finalement responsable de l'enchaînement tragique.

Ci-contre la lettre adressé par Train et son passager Bonnier au président du Conseil.
Train a participé au meeting aérien de Bouthéon du 12 au 16 août 1911. Il survolera, à cette occasion, l'hôtel de ville de Saint-Étienne. Le ministère de la guerre lui aurait commandé 12 monoplans en 1912, certains destinés aux colonies, notamment l'Algérie. Cependant, la commercialisation est difficile et Train reviendra à la moto en 1914 en faisant l'acquisition de la firme Lurquin-Coudert, fondée en 1899. Il produira d'abord uniquement des moteurs puis des motos complètes.
Il fabriquera également des moteurs pour l'agriculture et pour l'industrie aérienne. Marcel Dassault présenta un biplan équipé d'un moteur Train.
Il est mort le 10 octobre 1939 à Villemomble (Seine-Saint-Denis).

Le premier monoplan d'Émile Train, site source

Le deuxième monoplan d'Émile Train, site source

Le troisième monoplan d'Émile Train, site source
C'est celui qu'il alignait avec son passager Bonnier au départ de la course Paris - Madrid de 1911

Le troisième monoplan d'Émile Train après l'accident qui causa la mort du ministre de la guerre
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