Père Coton  

Portrait du Père Coton (ici écrit Cotton), BNF.

Tout ce qui suit est extrait du livre de Pierre Joseph d'Orléans publié en 1688 : La vie du Père Pierre Coton

Le Père Coton était le grand-oncle du Père Lachaise car la grand-mère de ce dernier était la soeur de Pierre Coton. Celui-ci est né au château de Chenevoux sur la paroisse de Néronde le 7 mars 1564. Il était fils de Guichard Coton et de Gilberte de Champrand.
Il fait des études à Roanne puis à Paris. Après un retour sur la terre natale suite à une maladie, il suit des études de droit à Bourges. Bien que son père lui ait communiqué une aversion pour les Jésuites, il accepta de la part d'un ami d'en rencontrer. Son attitude changea alors radicalement et il s'attacha à un prédicateur, le Père Véla, venu à Bourges pour prêcher le Carême. À 19 ans, il part étudier à Turin. Convaincu alors de sa foi, il entre au noviciat à Arone le 30 septembre 1583, ce qui provoqua la colère de son père qui chercha à lui faire quitter cette communauté que, bien que très religieux, il haïssait. Toutes ses démarches n'aboutirent pas. Après le noviciat, Pierre Coton poursuivit, à Milan, des études de philosophie commencées à Paris, puis la théologie à Rome où il resta peu de temps. Il arrive en France peu de temps avant la mort de son père et découvre les dégâts des conflits avec les Huguenots. C'est donc à Lyon qu'il poursuit ses études de théologie.
Prédicateur à Lyon, il fuit les troubles de cette ville pour se rendre à Roanne puis à Avignon où il prêcha pendant trois ans. Sa renommée grandissante le faisait demander dans différentes villes comme Aix-en-Provence ou Grenoble. Toutes ses occupations ne lui avaient pas laissé le temps de prononcer ses derniers voeux, c'est donc à 36 ans qu'il fit sa dernière année de noviciat à Tournon. Il prêcha ensuite à Nîmes, ville où il eut à lutter contre la pensée huguenote et où il échappa à quelques agressions. Il revint à Grenoble puis, en se rendant à Marseille par le Rhône, il échappa à la noyade lorsque le bateau se brisa en deux sur une arche de pont. Son séjour à Marseille fut beaucoup plus calme que celui de Nîmes, la ville comptant moins "d'hérétiques".

Il fut le confesseur des rois Henri IV et Louis XIII. Une anecdote concerne le juron "jarnicoton". Henri IV avait la facheuse habitude de jurer et il employait fréquemment "jarnidieu" version édulcorée de "je renie Dieu". Exaspéré par ces blasphèmes à répétition, le père Coton proposa à Henri IV, qui ne pouvait se passer de jurer, de remplacer Dieu par son propre nom, ainsi nacquit un nouveau juron qui avait disparu avec le temps mais que Brassens a exhumé, avec beaucoup d'autres, dans sa Ronde des jurons.

Il est mort le 19 mars 1626 à Paris et a été inhumé dans la crypte de la chapelle Saint-Michel du collège jésuite de Roanne (aujourd'hui Lycée Jean Puy), qu'il avait fait construire, avec son frère Jacques, seigneur de Chenevoux, sur leurs deniers personnels en 1617.

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