Le 20 mars 1907 vers 9h 30, dans l'immeuble situé 4 place de l'Hôtel de Ville une violente explosion se produit au quatrième étage projetant les fenêtres et les volets sur la place. Cette première explosion fut suivie de nombreuses autres qui incendièrent tout l'étage.
Avant même que les pompes à vapeur des pompiers puissent être mises en action les troisième et cinquième étages étaient en flamme. La plupart des habitants sont évacués par l'escalier avec l'aide des sauveteurs. Deux femmes seront également sauvées par les toits en rejoignant l'immeuble voisin, il n'y aura donc pas de mort seulement quelques blessés légers. Cependant, en juin 1907, Louis Cénas médecin des hôpitaux de Saint-Étienne affirmera au tribunal jugeant le responsable de l'explosion, que Madame veuve Pécodon est décédée le 12 mai d'une embolie consécutive à l'émotion éprouvée lors de l'incendie de l'immeuble.
Les pompiers ont arrosé l'immeuble jusqu'au milieu de la nuit, les dégâts sont considérables comme le montrent les photos de la médiathèque de Saint-Étienne. Une vive polémique concernant l'équipement des pompiers a éclaté. Ils disposaient de deux pompes à vapeur, une troisième ne serait pas de trop pour une ville comme Saint-Étienne et le mieux serait de s'équiper en pompes électriques plus puissantes pour atteindre avec suffisamment de pression les étages supérieurs.

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 Le sauvetage de deux femmes par le toit, le commentaire est de J.Merlat |
Parmi les nombreux locataires de cet immeuble appartenant à Marcellin Giron il y a M. Guillaume ancien horloger place du Peuple, ancien conseiller municipal devenu représentant en dynamite qui possédait un dépôt au Pont-de-l'Âne. Il s'occupait également dans son appartement transformé en atelier de la fabrication de détonateurs et entreposait en toute illégalité 235 kg de dynamite dans un local qu'il louait rue Paul Bert.
Le 25 juin 1907 Gabriel Guillaume est condamné pour blessures par imprudence, fabrication d'explosifs des mines, détention de dynamite rue Paul Bert, vente de dynamite altérée à 1000 F d'amende et deux ans de prison. Dans un arrêt du 31 juillet la Cour d'Appel de Lyon confirme l'amende mais réduit la peine de prison à un an ferme. Il quitte alors Saint-Étienne et disparaît après cette condamnation.
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