Les catastrophes du puits Jabin

 
Ce puits, appartenant à la concession de Terrenoire, foncé en 1832, se situait rue de la Montat et, en 5 ans, il portait le nom de Pierre Antoine Jabin qui a accumulé les malheurs. Ce puits a connu deux terribles catastrophes malgré des travaux et des consignes de sécurité améliorées entre les deux événements.

- En 1871, l'aérage était naturel. La différence de température entre la mine et l'atmosphère crée un courant d'air permettant de chasser le grisou. Mais, en fonction des conditions climatiques, ce courant d'air peut s'avérer insuffisant. Se forment alors des poches de grisou qui peuvent exploser à la moindre étincelle.
C'est ce qui s'est passé le 8 novembre 1871 à 20 h. La cause première de l'explosion est souvent difficile à déterminer mais, dans cette catastrophe, il est probable que des lampes en mauvais état ont pu créer les conditions de l'explosion ou encore qu'une lampe ait été ouverte.
On a retrouvé 25 mineurs morts en tentant de fuir par le puits du Gagne-Petit, ils n'avaient pas été brûlés ni asphyxiés puisque leurs lampes étaient encore allumées à leurs pieds. La seule explication est une intoxication au monoxyde de carbone, gaz dégagé par combustion incomplète de poussières. Les malheureux avaient fui du mauvais côté, c'était par là que le courant d'air sortant emportait les gaz qui les ont intoxiqués.
La presse indique 70 morts sur les 92 mineurs au fond. 69 noms ont pu être retrouvés dans l'état-civil, les derniers corps ont été remontés le 10 janvier 1872.
Après cet accident, il a été recommandé de développer l'aérage mécanique.

- Le 4 février 1876 à 21 h 30, nouveau coup de grisou et coup de poussière au puits Jabin, le rapport d'accident donne 186 morts que l'on retrouve à l'état-civil, 13 rescapés et 12 blessés qui survivront sur 211 mineurs alors au fond, le dernier acte de décès est daté du 14 juin.
Malgré une puissante ventilation mécanique et les nouvelles lampes de sécurité, il est probable qu'un peu de grisou enflammé a mis le feu aux poussières charbonneuses dégageant des gaz qui explosent soulevant des masses de poussières qui s'enflamment à leur tour. Les mineurs les plus proches de l'explosion ont été brûlés mais les autres, sur lesquels le docteur Albert Riembault, médecin à l'Hôtel-Dieu de Saint-Étienne, n'a pas relevé de brûlures mortelles, ont été intoxiqués par le monoxyde de carbone dégagé par la combustion incomplète des poussières.

La catastrophe du 4 février 1876 au puits Jabin, le Monde illustré du 19 février. On a une vue générale du puits et, au-dessous, les obsèques des victimes au cimetière du Soleil. Les personnages sont, à gauche, Auguste Chareyron, le premier mineur descendu dans le puits après l'explosion et, à droite, le docteur Fayet, le premier à soigner les victimes
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