Portrait collection Jasmine A. À droite ce que l'on peut lire en page 2 du Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire le vendredi 26 avril 1907.
La veille vers 20 heures, alors que Maître Magdinier rejoignait, au 14 de la rue Barra, sa villa aujourd'hui remplacée par un immeuble, il est atteint de trois balles dont deux mortelles dans la tête. Le médecin appelé d'urgence ne pourra que constater le décès.
Louis Paul Adrien Magdinier est né à Saint-Étienne le 9 août 1843, fils de Jean-François Magdinier, lui-même avoué, et de Jeanne Françoise Sabine Peiron.
Il est avoué près le tribunal civil de Saint-Étienne lorsqu'il épouse à Saint-Clair-du-Rhône (Isère) Anne Françoise Marie Louise Madinier le 18 septembre 1876. Le couple a dix enfants, neuf filles et un seul garçon, le cinquième de la fratrie qui est mort pour la France le 24 septembre 1916.
L'assassin se laisse arrêter sans résistance, il se nomme Hippolyte Guillaud, fils naturel reconnu de Marguerite Guillaud né de père inconnu à Lyon 4e le 2 juin 1870.
Marguerite va épouser le 17 mars 1874 à Lyon, Augustin Descos (1842-1926) jardinier dans cette même ville et veuf d'Antoinette Malosse avec laquelle il a eu un fils, Claude. Ainsi Augustin Descos devient le beau-père d'Hippolyte.
Hippolyte va épouser Rosa Octavie Ravoux, fille naturelle d'Amélie Ravoux dentellière, née au Puy le 29 février 1876. Lui est horticulteur et tous deux sont domiciliés à Côte-Chaude (Saint-Étienne) lors de la publication de mariage en 1894. Cependant, le 20 novembre 1895, ils sont domiciliés tous les deux à Nîmes où ils se marient, Hippolyte est alors ouvrier horticulteur.
Ils ont eu préalablement une fille, Yvonne Gabrielle née sous le nom de Ravoux à Nîmes le 16 octobre 1895, légitimée par le mariage de ses parents.
Marguerite Guillaud, la mère d'Hippolyte, est, au moment de ce mariage, domiciliée au Charpenay (Charpenet) à Saint-Priest-en-Jarez (Loire) avec son époux Augustin Descos qui est horticulteur dans cette commune. Ce dernier prêtera de l'argent à son beau-fils.
Hippolyte va revenir à Lyon avec son épouse, c'est là que naît leur deuxième fille Marguerite Amélie le 14 janvier 1900. On retrouve ensuite Hippolyte à Saint-Étienne où il rachète les établissements Gattel. Il a rapidement des difficultés de trésorerie et un procès s'ouvre en 1904 avec ses créanciers. Il se fait assister par Maître Magdinier mais perd son procès. Il est poussé à la faillite et son établissement du cours Fauriel est mis en vente aux enchères publiques en décembre 1905.
Ne pouvant rembourser son beau-père qui lui réclame les traites, il rumine sa vengeance envers l'avoué qui a perdu le procès et envers son beau-père, c'est alors qu'il projette de les assassiner tous les deux. Un seul des deux subira ce triste sort.
Aucune trace de procès dans la presse et dans les archives. L'explication se trouve dans les registres matricules du recrutement militaire où il est noté "réformé n°2 par la cour spéciale du Rhône le 31 juillet 1908 pour dégénérescence mentale". Il n'y a donc probablement pas eu de condamnation et on retrouve Hippolyte et son épouse à Villars dans les recensements de 1931 et de 1936, il est toujours horticulteur.
Hippolyte est mort à Saint-Étienne le 14 mai 1949, son épouse le 17 mars 1963, tous deux sont inhumés au cimetière de Villars ainsi que leur fille Marguerite.
|