Ciné-Soleil

 
Cette histoire bien locale m'a été aimablement communiquée, texte et images, par Philippe Beau dont vous avez peut-être pu apprécier les écrits sur notre cher funambule Henry's :
HENRY'S SUR LE FIL DE SA VIE - Editions du Poutan - Nouvelle édition enrichie 2019 - Disponible sur poutan.fr

Les habitants du quartier s'en souviennent sûrement puisque ce cinéma a été en activité jusqu'en 1982 au n°9 de la rue Beaunier. Il a aujourd'hui disparu comme bon nombre de cinémas de quartier et le bâtiment a été livré aux pelleteuses.
Cette salle de spectacle a été créée en 1914 par Pierre Chorel mais la guerre en a retardé l'exploitation jusqu'en septembre 1919.


Dans la première moitié du XXe siècle, les cinémas comme les théâtres sont très fréquentés comme on peut le voir sur ce bilan des recettes de l'année 1921 et le jeune Ciné-Soleil, même s'il ne fait pas partie des grands avec sa salle de 500 places environ, présente néanmoins une belle fréquentation.
Pierre est né à Saint-Étienne le 17 mai 1874, fils de Jean-Baptiste Chorel, plâtrier de 31 ans et d'Anne Piat, tailleuse de 26 ans.
Il va sortir diplômé de l'École Régionale des Arts Industriels de Saint-Étienne en 1893 (École de Dessin de 1803 à 1884, École Supérieure d'Art et Design aujourd'hui). C'est un artiste touche-à-tout, il est à Nice en 1901 où il a une agence de service qui traite aussi bien les prêts que les locations de voitures, la gestion d'immeuble ou la publicité.

Il achète aussi des terrains à Saint-Étienne pour y construire des immeubles destinés à la vente ou à la location.
Il se marie à Clermont-Ferrand le 30 janvier 1915, se fixe à Saint-Étienne et reprend une entreprise de publicités peintes 10 rue du Grand-Moulin. Toutes ces activités ne l'empêche pas de peindre comme le montrent par exemple ce Bouquet en vase et ce Port de pêche.

On peut le voir ici dans son atelier et en famille probablement à Nice vers 1922.

Comme il a de nombreuses activités, Pierre Chorel met son cinéma en gérance mais il n'est pas satisfait et reprend l'affaire avant d'en confier l'exploitation à son fils Jean en 1943, le cinéma s'appelle alors étrangement Ciné-Lune.

Pierre Chorel meurt à Nice le 13 septembre 1951 et son fils redonne le nom de Ciné-Soleil à sa salle de spectacle mais, comme beaucoup de cinémas de quartier, celui-ci fermera en juin 1982.
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